Pour ce retour sur la toile en 2023, je tenais à partager des vœux de combat laïc. Oui la laïcité est en danger dans notre pays. Ebranlée à plusieurs reprises ces 40 dernières années, oscillant entre espoir et désillusion, l’esprit Laïc est toujours là malgré tout. Et même si ses propres opposants s’approprient ce terme dans le but d’en déformer son éthique, il est fort heureux qu’il existe encore des militants actifs défendant cette pensée structurante dans une société qui subit quotidiennement des attaques idéologiques d’extrême droite. Alors, pour toutes ces raisons, je vous envoie un maximum de pensées laïques positives.
Réagir !
Oui, il est temps de réagir. Continuer à feindre le danger du retour de l’extrême droite au pouvoir en France serait faire l’autruche ! Les sociétés qui se développent dans le monde ont plusieurs types de totem. Le premier est la loi. On ne la trouve pas au même niveau dans les différentes cultures que nous pouvons connaître sur la planète. Entre les sociétés traditionnelles et les pays régit en mode » état moderne » comme aiment l’affirmer les farouches défenseurs du modernisme, on ne trouve pas les mêmes logiques. Malgré tout, il se trouve que l’esprit de négociation et de compromis reste présent à des niveaux différents. Dans les sociétés dites » traditionnelles », la parole passera toujours par l’humain alors que le modernisme a placé au cœur du décisionnaire, l’algorithme et l’intelligence artificielle. Cette dernière, arme dangereuse lorsqu’on en fait un juge de paix, rentre dans nos vies plus souvent pour nous contraindre que pour nous ouvrir vers des solutions diverses. Bientôt, aurons-nous toujours le choix ?
La contrition !
» On n’a pas le choix » . Quotidiennement cette expression gagne du terrain de notre bouche humaine. En France, cela est factuel. On rencontre de plus en plus la résignation dans notre phrasé. Petit à petit , la société nous restreint de notre libre arbitre. Petit à petit, dans notre quotidien, notre esprit est reconditionné par ce que j’appellerai deux gourous idéologiques : L’automatisme et la connexion permanente. Voilà deux postures qui peu à peu reformate une partie générationnelle et conditionne les nouvelles.
La démocratie s’éloigne
Si nous sommes toujours officiellement en démocratie, nous sommes entrés dans une ère de contrôle permanent de nos faits et gestes. Généré vers le début du siècle, cette dérive idéologique s’accélère depuis un dizaine d’années. Avant de décréter le pouvoir absolu, on va d’abord formater les habitants. Ceux qui soutiennent ce développement alimentent plusieurs types d’arguments. D’abord, au nom de la mondialisation de l’information, de l’économie et de la technologie, on nous martèle sans cesse, que cette évolution est nécessaire pour maintenir » le savoir vivre à la Française » et, de ce fait, on instaure dans la pensée collective le fameux » On n’a pas le choix ». Puis, on va vous faire comprendre très vite que les conséquences à une résistance à cette nouvelle civilisation seraient très néfaste pour vous et votre entourage. Et puis, on reprend l’idée de la concurrence directe où tous les coups sont permis. Sus à l’individualisme ! A force de marteler ces arguments à la population, une partie courbe l’échine. Peut-on lui en vouloir ?
Les choses sont-elles irrémédiables pour autant ?
Il est clair que ceux qui pensent que tout est acté d’avance, sont dans une position défaitiste qui arrange cette caste qui aimerait nous voir aux ordres. Alors que l’histoire nous prouve que rien n’est figé et que malgré ce coup de force évident de la pensée dirigiste contrôlant la population prenant, il est vrai de l’ampleur, l’espoir est toujours là.
Par contre une réorganisation de la pensée des lumières est indispensable. Celles et ceux qui ont fait le choix de cloisonner cette pensée dans un entre-soi intellectuel et social, doivent sortir de leur temple ! Celles et ceux qui n’osent pas s’affirmer pour faire valoir leur pensées progressistes doivent avoir la possibilité de rentrer dans des cercles trop fermés et sélectifs. La laïcité a souffert de cet enfermement, la démocratie en souffre également. Peut-être qu’il est temps de changer de paradigme de la pensée des lumières et de recommencer à faire en sorte qu’elle brille de mille feux dans l’ensemble des strates de notre société.
Frédéric Quillet