Hier, une fois de plus, le peuple Français a signifié sa désapprobation de l’extrême droite. Face au mur des nationalistes et des républicains-sceptiques, le système électoral nous a permis de sauver la face. Cependant, si nous ne réagissons pas, et rapidement, le plafond de verre lepéniste tant bichonné par les différents pouvoirs qui se sont succédés depuis que François Mitterrand ouvrit la « boite de Pandore » pour déstabiliser le camp de la contestation, finira par réellement exploser.
D’abord, il faut agir sur plusieurs plans. Car la politique, c’est surtout le fait d’agir sur beaucoup de fronts. Là où le feu de la peur s’est embrasé. Au cours de ces 15 dernières années, nous avons assisté à des jeux de pouvoir qui ont abattu l’idéal socialiste. Le pouvoir capitaliste s’est déchainé tout au long de ces décennies en induisant le rejet social d’une grande partie de la population au point d’ériger des murs sociaux entre catégories professionnelles. Pire, l’errance populaire et le mépris affichés sur les plus pauvres d’entre nous par ceux qui ont la chance d’évoluer dans des sphères professionnelles qui ont la faveur des décideurs, viennent de créer une cassure très lourde et proche du définitif.
L’intérêt l’a emporté sur la générosité. Aujourd’hui, on fait plus de dons financiers pour défiscaliser que par réelle altruisme. Il est donc vital de reconstruire des ponts entre ces mondes. Recréer des outils où générosité et d’accompagnement social qui prendraient le pas sur des avantages de boutiquiers.
De même, il est temps de construire partout ou cela est possible, des plateformes de réflexions et d’actions politiques et passer au delà des arrangements électoraux qui s’annoncent pour les législatives. Par contre il ne faut pas les ignorer. Et c’est là que se trouve la difficulté de l’action politique nécessaire, perspicace et utile. Il faut agir sur tous les fronts. Aujourd’hui, l’ensemble des forces de gauches organisées politiquement appellent au rassemblement. Si force est de constater que ces groupes politiques ne représentent plus rien pour les français, juste des étiquettes de positionnement à un temps donné, il n’empêche qu’il ne faut pas ignorer ces négociations car elles agissent dans la sphère décisionnaire de cette cinquième république. Il est essentiel d’y participer tout en ayant conscience de leur limites.
Nous entrons dans une phase historique pour la politique Française. Un instant dans lequel il est nécessaire non seulement d’espérer un monde meilleur, mais également d’agir dans le concret du quotidien en agissant en fonctionnement de notre propre conscience. Le mal du parti politique tel qu’il est aujourd’hui en France, c’est cette volonté d’annihiler la contradiction. Les partis sont morts, en France de leur clanisme où des gens estiment qu’il vaut mieux travailler avec des personnes qui pensent exactement comme eux. Ce qui induit, à long terme, à un enterrement de première classe.
Il n’est jamais trop tard pour changer . Pour cela il est tant d’agir et de se réinventer. Et peu importe si notre action ne pèse pas, pour l’instant, dans la décision populaire. L’essentiel , c’est quelle soit juste et qu’elle réponde à des valeurs humanistes, socialistes et progressiste.
Frédéric Quillet